Pop’ Art – biblio

L’écriture de l’histoire

Le terme

  • Abréviation de l’expression anglaise popular art. En bon anglais l’abréviation s‘écrit « Pop’Art ». On trouve fréquemment « Pop Art ». En Français, l’abréviation est souvent lexicalisée « pop art ». Nous écrivons « Pop’Art », en italique, pour marquer l’appartenance du terme à sa langue d’origine.
  • Premier emploi : le critique anglais Lawrence Alloway, à l’occasion d’un séminaire sur l’environnement commercial urbain, tenu à l’I.C.A. de Londres, en 1955 ; il désignait ainsi, non pas le phénomène artistique que nous identifions aujourd’hui sous ce nom, mais la « culture de masse » à laquelle, avec d’autres membres de l’Independent Group, il commençait à s’intéresser.

Les dates

  • Le phénomène du Pop’Art a marqué les années 1960.
  • En décembre 1962 a lieu au Moma, à New York, A Symposium of Pop Art (à cette occasion, articles de Lawrence Alloway, Max Kozloff, Peter Selz, Richard Smith, G. R. Swenson).
  • Les premières expositions réunissant des artistes rassemblés sous ce terme suivent en 1963 (Oakland, Buffalo), 1964 (Stockholm, Berlin, Amsterdam).
  • Les premiers livres sur le sujet (Mario Amaya, John Rublowski, D. Herzka) datent de 1965.
  • Au début des années 1960 les mêmes artistes sont souvent rangés sous le terme de « nouveaux réalistes » (exposition chez Sydney Jannis, New York, 1962), ou bien se retrouvent dans des expositions mettant en avant l’objet (Pasadena, 1962) ou l’image (Washington, 1963).

La réception en France

  • Premier prix de la Biennale de Venise de 1964 à Robert Rauschenberg :
    La presse spécialisée parisienne est emplie, à compter de mai 1964, de l’affrontement entre écoles. En juin, Daniel Cordier a quitté bruyamment Paris pour New York en envoyant une lettre ouverte à ses confrères galeristes. Sous la pression de certains peintres, la traditionnelle exposition de la galerie Charpentier, L’École de Paris, n’a pas lieu. L’attribution du premier prix de la Biennale de Venise à Robert Rauschenberg déclenche dans la revue Arts une réaction en chaîne. Pierre Cabanne (n° 968, 14-30 juin) sonne tout d’abord le tocsin : « L’Amérique proclame la fin de l’École de Paris et lance le Pop’Art ».
  • Exposition Les Mythologies quotidiennes, ARC, Musée d’art moderne de la Ville, Paris, printemps 1964 (commissaire : Gerald Gassiot-Talabot) :
    Le compte rendu (Arts n° 970, 8-21 juillet) de l’exposition est titré : « On ne sauvera pas l’École de Paris en imitant New York ».

La recherche des origines

  • — Les activités de l’Independent Group, à l’I.C.A., à Londres
    • (conférences, séminaires et expositions)
    • Les acteurs : les artistes Eduardo Paolozzi, Richard Hamilton, Victor Pasmore et William Turnbull ; les critiques Lawrence Alloway, Reyner Banham et Tony del Renzio ; les architectes Alison et Peter Smithson.
  • — La technique de l’assemblage, l’art des déchets (Junk Art)
  • — Robert Rauschenberg et Jasper Johns
  • — L’œuvre de Richard Lindner

Sources et contexte

  • Les nouvelles formes liées au progrès technologiques : machines, arts ménagers, robotique, moyens de locomotion, etc.
  • Le phénomène de la culture de masse : cinéma, bandes-dessinées (comics), publicité, science-fiction, pop’musique, show business et star systeme, etc.
  • La société de consommation.

Phénomènes contemporains entre 1956 et 1968

  • Phénomènes croisés :
    Art de l’assemblage, Junk’Art, néo-dadaïsme, Environnements et Happenings, Nouveau Réalisme.
  • Proximité formelle :
    Hard Edge.
  • Autres :
    Internationale Situationniste, Stained Color Field, Op’Art, art systématique, structures primaires et minimalisme, Fluxus.

Courants

Le Pop’Art est un phénomène d’origine anglo-saxonne. On peut distinguer les courants anglais et américain. Les variantes européennes (France : Nouveau Réalisme, mythologies individuelles, nouvelle figuration — celle des année 1960 —, figuration narrative) sont rarement désignées sous ce terme aujourd’hui.

Descendance

Le courant des années 1980 appelé « simulationnisme » (Cameron) ou « inexpressionnisme » (Celant), a aussi été qualifié de « néo pop ».

Exposition historiques (sélection)

Voir liste plus complète dans le livre de Marco Livingston, p. 261.

  • Environnments, Situations, Places, cat. de l’expos., New York, Marta Jackson Gallery, 1961. [déclaration de Dine et Oldenburg]
  • New Realists, cat. de l’expos. (31 octobre-…), New York, Sidney Janis Gallery, 1962. [textes : John Ashbery, Pierre Restany, Sidney Janis]
  • New Paintings of Common Object, cat. de l’exposition, Pasadena Art Museum, 1962. [texte : John Coplans]
  • Six Painters and the Object, cat. de l’expos., New York, Solomon R. Guggenheim Museum, 1963. [texte de Lawrence Alloway]
  • pop Art U.S.A., cat. de l’exposition (7-29 septembre), Pasadena Art Museum, 1963. [introduction : John Coplans]
  • The Popular Image, cat. de l’exposition, Washington D.C., Gallery of Modern Art, 1963. [texte d’Alan Salomon]

Repères bibliographiques

Premières synthèses

  • Mario Amaya, Pop as Art. A Suirvey of the New Super-Realism, Londres, Studio Vista, 1965. (Rééd, 1972.AM)
  • Pop’ Art, sous la dir. de Lucy R. Lippard, New York Praeger / Londres, Thames & Hudson, 1966. (Pop Art, trad. franç. Maud Sissung, Paris, Fernand Hazan, 1969.AM Nouv. trad., Thames & Hudson, coll. « l’univers de l’art », 1997.) [Un classique. Contient notamment : Nicolas Calas, « Les “icônes” pop » ; Lawrence Alloway, « Le développement du Pop’Art anglais »]
  • Enrico Crispolti, Pop Art, Milan, Fratelli Fabbri, 1966.
  • Alberto Boatto, Pop Art in USA, Milan, Lerici, 1967.
  • Michael Compton, Pop Art, Londres / New York / Sydney / Toronto, Hamlyn, coll. « Movements of Modern Art », 1970.AM
  • Mario Amaya, « Le Pop Art américain », in Depuis 45. L’art de notre temps, sous la dir. de Ernest Goldschmidt, vol. ii, Bruxelles, La Connaissance, 1970, p. 218-242.AM
  • Jean Dypreau, « Pop Art, Nouveau Réalisme, assemblage, affinités et contrastes », in Depuis 45. L’art de notre temps, sous la dir. de Ernest Goldschmidt, vol. ii, Bruxelles, La Connaissance, 1970, p. 156-178AM.
  • François Pluchard, Pop Art & Cie, Paris, Martin-Malburet1971.AM

Livres récents

  • Marco Livingstone, Le Pop Art, trad. de l’anglais par Dominique Le Bourg et Caroline Rivolier, Paris, Hazan, 1990.AM [Bon ouvrage. L’auteur étudie aussi le néo-po des années 1980.]
  • Tilman Osterwold, Pop Art, Cologne, Benedikt Taschen, 1990. (Ibidem, trad. franç.) [Présentation non historique, à déconseiller]
  • Les Années pop. 1956-1968, cat. de l’exposition (15 mars-18 juin), éd. par Mark Francis, Paris, Centre Georges Pompidou, 2001.AM [Très bonne documentation classée par année]
  • Pop Art and Vernacular cultures, sous la dir. de Kobena Mercer, Cambridge (Mass.), The MIT Press, 2007. [textes de Holly Barnet-Sanchez, Gavin Butt, Geeta Kapur, Martina Koppel-Yang, Kobena Mercer, Colin Richards, Sonia Salzstein.]

Préhistoire

  • This is Tomorrow today. The Independent Group and British Pop’Art, catalogue d’exposition (Clocktower), New York, The Institut for art and urban ressources, 1987. [Sur la préhistoire du Pop’Art anglais.]
  • Modern Dreams. The Rise and Fall and Rise of Pop, New York, The Institut for Contemporary Art / Cambridge (Mass.), The MIT Press, 1988.AM [Intègre le précédent.]

Assemblage

  • The Art of Assemblage, cat. de l’expos. org. par William Seitz, (2 octobre-… ; puis Museum of Contemporary Art, Dallas ; 6 janvier-11 févier ; Museum of Art, San Francisco, 5 mars-15 avril.), New York, Moma, 1961.AM
  • Allan Kaprow, Assemblage, Environments & happenings, New York / Londres, Harry N. Abrams, 1966.AM
  • Diane Waldman, Collage, Assemblage and the Found Object, New York / Londres, Harry N. Abrams, 1992.AM
  • Adalgisa Lugli, Assemblage, Paris, Adam Biro, 2000. [Peu historique, stimulant malgré l’acception très large du terme « assemblage »]